Luttes Féministes / Lons-le-Saunier

Rassemblement contre les violences faites aux femmes

Rassemblement samedi 22 novembre à 10h30 à Lons-le-Saunier, place de la Liberté, à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.

Lons-le-Saunier, place de la Liberté
Le rassemblement

Ce samedi 22 novembre, à 10h30, environ 50 personnes se sont réunies sur la place de la Liberté à Lons-le-Saunier pour dénoncer les violences faites aux femmes et rappeler l’urgence d’agir. À l’approche du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de ces violences, les participant·es ont tenu à faire entendre les voix des victimes, trop souvent réduites au silence.

Pancartes en main en soutien à cette cause, ils et elles ont rappelé que chaque année, des milliers de femmes subissent violences physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles, parfois jusqu’au drame. Les associations et citoyen·nes présent·es ont insisté sur la nécessité d’un engagement collectif, politique et social, pour protéger les victimes, prévenir les violences, et sanctionner les auteurs.

Ce rassemblement s’est voulu un moment de solidarité et de mobilisation, pour dire haut et fort : « Plus jamais ça ».

Voici le discours porté par l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires:

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L'intersyndicale

"Dans un monde traversé par les conflits armés, les crises économiques, politiques, écologiques et assailli par les offensives réactionnaires, les femmes demeurent en première ligne : premières victimes de la pauvreté, des violences, des guerres et des déplacements forcés, mais aussi premières à résister. De Gaza à l’Iran, du Soudan à l’Afghanistan, et partout où leurs droits sont bafoués, leurs luttes portent un espoir collectif : celui d'un monde juste, féministe, égalitaire et solidaire. En cette journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, La CGT, FSU et Solidaires réaffirment leur solidarité internationale envers toutes les femmes et les peuples qui se soulèvent pour l’égalité, la liberté, la démocratie et contre tous les systèmes d'oppression.

Les violences faites aux femmes et aux filles s’enracinent dans un même système qui traverse toutes les sphères de la société : le patriarcat, fondé sur la hiérarchisation des sexes et l'appropriation des corps. Ces violences masculines sont documentées mais dramatiquement ignorées par les pouvoirs publics. Chaque année environ 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles dont 81% de filles. Selon le rapport de la CIIVISE et celui du HCE f/h, seule une victime sur 4 en parle et moins d'une plainte sur 10 aboutit à une condamnation. Face à ce constat accablant, nos organisations mettront tout en œuvre pour que l'enseignement de l’EVAR-S soit effectif partout car il est un levier pour prévenir ces violences et libérer la parole, lutter contre le sexisme et les discours virilistes afin de construire une culture de l'égalité et du consentement.

Dans cette séquence budgétaire, nous dénonçons les politiques austéritaires menées qui ne cessent de creuser les inégalités et de renforcer les injustices et les discriminations. Le budget de 2026 ne permettra pas de lutter efficacement contre les violences faites aux femmes. Avec un budget public aveugle au genre, ce sont les femmes qui subissent les conséquences les plus lourdes : elles sont en première ligne de l'affaiblissement des services publics en tant qu’agentes et comme usagères. Chaque fermeture, chaque suppression de poste, chaque réforme comptable accentue leur précarité.

Les violences sexistes et sexuelles traversent le monde du travail, touchent tous les métiers, toutes les catégories sociales. Elles ne relèvent pas de faits divers. Elles traduisent un système d’inégalités et de dominations qui s’exerce aussi dans le monde du travail. Elles touchent toutes les femmes, quels que soient leur métier, leur âge, leur statut ou leur niveau de responsabilité. 80% des femmes disent être victimes de sexisme au travail, 30% de harcèlement sexuel au travail, 10 viols ou tentatives de viol ont lieu chaque jour en France sur un lieu de travail. 70% des victimes disent ne pas en avoir parlé à leur supérieur. Quand elles l'ont fait, 40% d'entre elles estiment que le règlement leur a été défavorable.

Dans un contexte où les féminicides ont bondi de 11% en 2024, où 47% des victimes avaient déjà signalé les violences subies, il y a urgence à renforcer les services publics sociaux, hospitalier et de santé, de justice et de police afin que chaque plainte soit instruite par des agent.es formé.es aux violences sexistes et sexuelles et les victimes accompagnées. Dans le cadre des nouveaux accords égalité femmes/hommes engagés dans la fonction publique, nous sommes déterminées à obtenir des mesures véritablement financées pour que chaque agente victime de violences sexistes et sexuelles, quel que soit son lieu d’exercice, soit protégée, orientée et accompagnée mais aussi que les auteurs de ces violences soient éloignés et sanctionnés. Les associations féministes, essentielles à la protection des femmes victimes de violences voient elles aussi leurs moyens fondre alors qu’elles pallient les carences de l’état. Revendiquer un budget égalitaire, fondé sur les besoins réels est une urgence politique et sociale.

Notre combat syndical et féministe doit s’attaquer aux racines du patriarcat. C’est pourquoi, nous poursuivons notre engagement et nos actions pour regagner un budget ambitieux qui renforcera tous les services publics (protection de l’enfance, éducation, santé…), condition indispensable pour lutter efficacement et durablement contre le fléau des violences sexuelles et sexistes. Car mener ce combat c’est œuvrer pour une véritable transformation sociale et l’émancipation de toutes et tous. Dans le cadre de la Coalition pour une loi intégrale, avec de nombreuses organisations féministes, elle continue également à porter la nécessité d'une loi-cadre contre les violences sexistes et sexuelles adossée à un budget de 2,6 milliards d'euros.

Pour nous, cette date du 25 novembre déclinée aujourd’hui localement n’est pas un jour symbolique, mais une journée de lutte et de mobilisation mondiale : celle des femmes unies pour mettre fin à toutes les formes de violences sexistes et sexuelles."

Les autres activités de la journée

Le théâtre a également accueilli des lectures, des débats et des activités dédiés à cette lutte toute la journée.

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Théâtre de Lons-le-Saunier