Santé & Écologie / Jura & Perrigny

NE PLUS MOURIR DANS LES RANGS- SUD AGRIJURA

La semaine passée, une ouvrière viticole âgée de 35 ans est décédée d’un malaise cardiaque dans une parcelle de vignes à Perrigny. Faisons en sorte que travailler dans les champs n'entame plus notre espérance de vie !

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Ne plus mourir dans les rangs !

La semaine passée, une ouvrière viticole âgée de 35 ans est décédée d’un malaise cardiaque dans une parcelle de vignes à Perrigny.

Ceci peut évidemment arriver indépendamment du métier exercé et du lieu de travail, notamment à cause de pathologies individuelles. Néanmoins, cette cause de décès se répète dans le monde agricole : en 2022, parmi les 71 salarié·es agricoles décédé·es à la suite d’un accident du travail, 42.4 % des décès étaient dus à des accidents cardio-vasculaires selon les chiffres de la MSA. *

Rappelons qu'en 2023, en une semaine, six travailleurs sont morts d’un arrêt cardiaque pendant les vendanges, lors de vagues de fortes chaleurs.

Ces morts ne sont pas uniquement dues à de malheureuses coïncidences ou à des fragilités individuelles : nous sommes exposés à des conditions météorologiques qui usent nos corps (notamment les canicules) ; nous effectuons – parfois isolés, parfois malades, parfois non déclarés – un travail répétitif, dans de mauvaises postures, avec des outils dangereux.

Ainsi, chaque mort au travail, indépendamment de sa cause particulière, ou chaque accident non létal, nous rappellent la précarité de l'exercice de notre métier.

Dans le Jura, une seule inspectrice du travail s’occupe des questions agricoles, et seulement dans le secteur sud ; un poste est toujours vacant pour le secteur nord.

En outre, la transmission des informations concernant les accidents du travail, entre la MSA et l’inspection, n’est pas informatisée, ce qui réduit son efficacité. A l’opposé des coupes budgétaires et humaines actuelles **, il faut plus de moyens au service de l’inspection du travail, instrument important dans la prévention de tous types d'accidents.

Enfin, nous appelons chacun et chacune à ne pas accepter de travailler dans des situations dangereuses et à ne pas rester seul.e. Ensemble, nous souhaitons nous battre contre ces statistiques dramatiques en faisant respecter nos droits et reconnaître la pénibilité de notre travail. Les solutions ne manquent pas : droit de retrait, amélioration des conditions de travail, augmentations de salaire pour une meilleure santé, diminution de la durée de travail, abaissement de l'âge de départ à la retraite...

Faisons en sorte que travailler dans les champs n'entame plus notre espérance de vie !

* Séminaire d’accueil des nouveaux Agents de Direction

** La saignée de l’inspection du travail s’accélère | Mediapart