Mouvements Sociaux / Jura & Lons-le-Saunier

Justice sociale maintenant !

Notre correspondant à Trente-neuf degrés s'est rendu à Dole puis à Lons-le-Saunier, au plus près de l'actualité du 18 septembre. N'oublions pas la sous-préfecture de St Claude.

Manifestation de Lons-le-Saunier
Dole 10h30
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Manifestation à Dole

Ce jeudi 18 septembre, les rues de Dole et de Lons le Saunier ont été le théâtre d’une mobilisation inhabituelle, alors que près de 1 000 manifestants ont défilé dans chacune des deux villes pour protester contre les politiques sociales et exiger un tournant dans la justice sociale.
Un mouvement en expansion
Depuis le début de la semaine, les appels à la grève et à la manifestation se faisaient entendre partout dans le Jura. Les syndicats (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, etc.), les collectifs citoyens et le mouvement Bloquons Tout ont convergé vers un message clair : assez de l’austérité, davantage de soutien aux services publics, une meilleure redistribution, des retraites dignes, et des hausses de salaires adaptées au coût de la vie.
À Dole, la journée a débuté vers 10h30 devant la sous préfecture. Très vite, le nombre de manifestants s’est accru jusqu’à atteindre — selon les estimations citoyennes plus généreuses — 1 000 personnes, réunies entre syndicats, enseignants, personnels de santé, retraités, jeunes et citoyens préoccupés. Le cortège a emprunté les avenues principales : rue de Besançon, place Grévy, puis l’avenue de Lahr. À plusieurs reprises, des prises de paroles ont été faites au micro : sur la fermeture de lignes ferroviaires locales (comme celle des Hirondelles), sur la question du remboursement des soins, sur les effets du gel des dépenses publiques. Le ton est resté globalement calme, mais déterminé.

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Lons-le-Saunier 15h
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Manifestation à Lons-le-Saunier


À Lons le Saunier, le rendez vous avait été donné pour 15h sur la place de la Liberté. Là aussi, les manifestants — dans l’estimation portée à environ 1 000 personnes — se sont réunis massivement. Des banderoles syndicales, des drapeaux, des chants, parfois repris en chœur par la foule. Le cortège a pris forme, passant par la rue Jean Jaurès, puis en direction de la rue Rouget de Lisle, avec un arrêt symbolique devant la préfecture. Les slogans dénonçaient le déni perçu de la démocratie, l’augmentation des inégalités, la hausse du coût de vie, et demandaient une politique fiscale plus juste et plus vigoureuse envers les plus riches.
Revendications et ambiances
Parmi les demandes les plus fréquemment exprimées :
• Une forte hausse des salaires et leur indexation sur l’inflation.
• La défense des retraites face aux velléités d’augmentation de l’âge légal ou de baisse des prestations.
• La défense du service public : santé, éducation, transports, et la sauvegarde des lignes rurales de train.
• Lutter contre les mesures d’austérité qui, selon les manifestants, pèsent toujours plus lourd sur ceux qui ont déjà le moins.
• Une justice fiscale : taxer davantage les plus fortunés, revendiquer des redistributions plus équitables.
L’ambiance, malgré la gravité des sujets, est restée dans les deux villes empreinte de calme, de détermination, d’écoute : interpellations des passants, témoignages recueillis, tracts distribués. On sentait une forte volonté d’union entre syndicats et citoyens, un terrain commun au delà des clivages habituels.
Ce que ces mobilisations disent
Ces manifestations révèlent plusieurs dynamiques :
1. Un ras le bol généralisé : les mesures perçues comme injustes ou coûteuses pèsent sur des foyers déjà affectés par l'inflation, la précarité, la réduction des services publics.
2. Une convergence des groupes : salariés, retraités, jeunes, usagers des services publics, citoyens non forcément engagés auparavant, trouvent un terrain d’expression commun.
3. Un enjeu électoral : à l’approche des échéances politiques, cette colère pourrait peser, tant localement que nationalement.
4. Un test pour les syndicats et les collectifs : leur capacité à maintenir la mobilisation, à la structurer, à obtenir des réponses concrètes sera déterminante.
Perspectives
Après cette journée du 18 septembre, plusieurs questions restent ouvertes :
• Les mobilisations pourront elles croître ou se répéter ?
• Quel poids auront-elles dans la négociation des lois sociales ou fiscales à venir ?
• Le gouvernement saura t il sortir du silence pour proposer des mesures de rupture, de justice sociale, ou continuera t il de proposer des ajustements limités ?
• Jusqu’où les citoyens accepteront ils les compromis, et quels soutiens concrets pourraient émerger (logement, santé, retraites, transports) ?

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Banderole d'ATTAC

St Claude 10h
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Manifestation à St Claude

Ce jeudi 18 septembre 2025, à Saint‑Claude (Jura), environ 300 manifestants se sont réunis devant la sous‑préfecture dès 10h, à l’appel de l’intersyndicale et des organisations citoyennes. Ce rassemblement s’inscrit dans une vaste mobilisation nationale contre les politiques libérales, l’austérité, et pour le respect des services publics, des droits sociaux, et de la démocratie.



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©️Véronique de Saint Claude

Les manifestations du 18 septembre à Dole, à Lons le Saunier et à St Claude ont marqué une étape : ni tentative isolée, ni vague passagère, mais une expression claire d’une fracture sociale qui se creuse. Si les chiffres officiels divergeront, le sentiment de crise est réel, partagé, audible dans les rues. C’est un appel à la justice sociale, que beaucoup espèrent être entendu — non seulement en paroles, mais en actes.