Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Une centaine de manifestant.e.s se sont rassemblé.e·s le matin du 23 novembre sur la place de la liberté, suite à un appel unitaire des mouvements, syndicats et associations militant contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre.
Une centaine de manifestant.e.s se sont rassemblé.e·s le matin du 23 novembre sur la place de la liberté, suite à un appel unitaire des mouvements, syndicats et associations militant contre les violences faites aux femmes. A l’issue de leurs déclarations, la foule rassemblée a opté pour chanter ensemble sur la place, plutôt que de défiler dans les rues de Lons-le-Saunier. Beaucoup de slogans, de panneaux exprimant colère et détermination et pour finir des chants qui font partie du patrimoine de notre camp social dans un moment de partage plein de chaleur.
A 11 heures, la place de la liberté est investie par les manifestant.e·s ; le sol de la place est recouvert de feuilles portant des noms de femmes victimes de féminicides ; l’objectif est de les nommer pour ne pas les oublier.
Des interventions remarquées, rappelant des faits, des chiffres, des comportements patriarcaux conduisant aux violences faites aux femmes.
Les femmes âgées n’échappent pas aux violences faites aux femmes.
Parmi les victimes des violences faites aux femmes il y a aussi les suicides forcés.
Notre correspondant pour 39 degrés s’est entretenu avec l’une des intervenantes.
39 ° : Votre présence ici, vous l’expliquez comment ?
MHF : Je suis là en tant que témoin et personne concernée parce que ma fille s’est suicidée il y a 4 ans suite à une relation conjugale qui a duré peu de temps mais qui était très violente.
Je suis là bien sûr par rapport aux féminicides mais aussi parce qu’on ne parle pas suffisamment des suicides forcés. C’est un terme juridique ; il y a une loi qui a été votée en 2020 qui condamne les responsables de suicides forcés à 10 ans de prison, qui aggrave le cas de harcèlement s’il est suivi d’une tentative ou d’un suicide, mais cette loi n’est pas appliquée. Il n’y a eu que 3 condamnations depuis 2020 parce que c’est difficile de prouver qu’un suicide est causé par le harcèlement.
Un chiffre officiel du gouvernement est sorti cette semaine : 93 féminicides en 2023 et 773 tentatives ou suicides suite à du harcèlement, que ce soit dans le cadre de relations conjugales, à l’école ou au travail. C’est énorme.
39 ° Vous attendez quoi du gouvernement ?
MHF : J’attends qu’on fasse appliquer la loi ; le problème est que cette loi n’est pas connue des services juridiques ; aucune publication n’a été faite auprès des services chargés d’appliquer les lois, donc la plupart des juristes et la plupart des juges ne connaissent pas cette loi. Je suis en contact avec la personne qui a fait voter cette loi, qui s’appelle Yael Mellul et qui se bat pour ça.
39°: On peut citer votre nom ?
MHF : Je m’appelle Marie Hélène Fourtier et j’ai écrit un livre à ce sujet : « Elle s’appelait Claire, elle avait 29 ans »
Cette journée est également le moment de rappeler le long combat des collectifs de femmes et les demandes soutenues par le NFP: 2,5 milliards d’euros/an, de la prévention, de la formation, du personnel, une véritable volonté politique, que la justice soit rendue aux victimes et que le consentement soit inscrit dans la loi.
SOURCES ET LIENS
Yael Mellul, née le 11 janvier 1971 à Antony, est une militante française du droit des femmes, ancienne avocate pénaliste spécialiste de la violence conjugale. https://fr.wikipedia.org/wiki/Yael_Mellul
Marie Hélène Fourtierhttps://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2023/11/05/elle-raconte-dans-un-livre-l-histoire-qui-a-conduit-sa-fille-au-suicide