FESTISOL A ARBOIS- DES JEUX POUR COMPRENDRE LES ENJEUX ÉCOLOGIQUES
Une équipe de bénévoles du CCFD-Terre Solidaire propose des activités de sensibilisation aux grands enjeux écologiques et de droits humains du XXI ème siècle dans le cadre du Festival des Solidarités (FestiSol) organisé par le collectif d'Arbois.
Ce Mercredi 20 Novembre, une équipe de bénévoles du CCFD-Terre Solidaire est venue poursuivre ses activités de sensibilisation aux grands enjeux écologiques et de droits humains du XXI ème siècle dans le cadre du Festisol (Festival des Solidarités) organisé par le collectif d'Arbois.
22 jeunes étaient présents pour jouer au jeu du Loup Garou Géant, remasterisé par le CCFD Terre Solidaire, Loup Garou de l'Amazonie.
L'après-midi s'est organisé autour du célèbre jeu du Loup Garou, remastérisé version lutte altermondialiste à destination des jeunes du secteur jeunes municipal de la ville ainsi que des jeunes demandeurs d'asile du CADA. (centre d'accueil pour demandeurs d'asile)
Il s'agissait d'appréhender, à travers la métaphore du Loup, le business de l'agroalimentaire et de leur syndicat avec, dans l’autre camp, Greta Thunberg, des villageois de l'Amazonie ou encore des peuples protecteurs de la forêt, et d'apprendre tout en s'amusant.
L'Amazonie est une région d’Amérique du Sud traversée par le fleuve Amazone qui est l'un des plus longs au monde. Cette région est aussi couverte par la plus grande forêt tropicale sur Terre, le poumon de la planète.
Mais cette forêt et ses habitants sont de plus en plus menacés par la surexploitation des ressources naturelles avec par exemple plus de 9165 km2 de forêt disparus au Brésil en 2019, soit 1 million de terrains de foot.
C’est une partie à l’issue incertaine, où les protecteurs peuvent sauver l’Amazonie, et les destructeurs, la faire disparaître à tout jamais.
Car si la déforestation n’a jamais été aussi rapide, il est encore possible d’agir pour inverser la tendance….
L'après-midi qui a fini autour d'un goûter a été l'occasion de créer des liens entre les jeunes du Territoire, de permettre aux différents acteurs de la jeunesse de se rencontrer sur un sujet de solidarité internationale et d'aborder des sujets comme l'impact de l'extractivisme dans certains pays à l'heure de la mondialisation et de la transition énergétique
39 degrés s’est entretenu avec Mathieu Salvi chargé de développement associatif au CCFD terre solidaire.
39 degrés : Peux-tu nous parler de l’investissement du collectif d’Arbois dans le festival FESTISOL ?
MS : Le CCFD-Terre Solidaire s'investit de manière différente dans le FestiSol, souvent en fonction de notre implantation locale. A Arbois, c'est seulement la 2e année que nous sommes présents, donc je ne connais pas vraiment le fonctionnement. Mais la diversité des associations - notamment au-delà de la solidarité internationale - impliquées est une réelle force, qu'on ne retrouve pas forcément dans d'autres collectifs.
39 degrés : L’avenir des jeunes est gravement impacté par les enjeux climatiques; quelles sont les pistes proposées par votre collectif pour sensibiliser cette catégorie de la population ?
MS : L'ECSI (Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale) est un de nos principaux moyens d'action, notamment auprès des jeunes. C'est un public très important dans notre approche de la solidarité internationale car on dit souvent que la situation ne changera pas là-bas si rien ne change chez nous. Et les jeunes représentent une force de transformation importante de la société. Pour cela, nous construisons beaucoup d'outils pédagogiques, notamment des jeux, qui permettent de réfléchir tout en passant un moment sympa. Ça permet une meilleure implication dans l'activité en tant que telle, mais aussi par ricochet, dans l'objet du jeu proposé.
Pour cette année, avec la thématique du FestiSol qui était "Environnement et droits des peuples", nous avons proposé aux adolescents du secteur jeunes d'Arbois de jouer au "Loup-garou de l'Amazonie", créé par le CCFD-Terre Solidaire à partir du fonctionnement du jeu de société "les loups-garous de Thiercelieux". Le jeu nous plonge au cœur des communautés indigènes amazoniennes, menacées par les grands propriétaires de terre et les multinationales de l'agro-industrie ou de l'extractivisme. On y rencontre une diversité d'acteurs clés, se battant aux côtés des villageois.es pour les un.e.s, renforçant le pouvoir de ces assoiffé.es de profit pour les autres, quels qu'en soient les coûts humains et environnementaux.
39 degrés : Quelle est la place du jeu comme outil d’éducation populaire ?
MS : L'éducation populaire est un principe fondateur pour notre association et nous agissons selon ses principes et dans une perspective de changement de la société, ici comme là-bas. Le jeu est un outil puissant pour cela, notamment car il est un espace d'apprentissage qui ne se situe pas dans une dimension "Maître et apprenant", mais bien d'égal.e à égal.e. Comme le disait Paolo Freire, « personne ne sait tout, ni personne n’ignore tout, personne n’éduque personne, personne n’éduque seul, les hommes s’éduquent entre eux par la médiation du monde ».
Mais le jeu n'est pas le seul moyen d'action dans cette perspective d'éducation populaire pour la solidarité internationale car ce serait loin d'être suffisant. Nous avons aussi par exemple une action de plaidoyer importante auprès des élu.e.s, aux différents niveaux du local à l'international, pour que les institutions prennent leurs responsabilités et changent les règles du jeu par des lois contraignantes.
C'est pour ça aussi que c'est intéressant d'agir à Arbois car nous faisons des ponts entre la société civile et la Mairie, qui reconnaît et encourage notre action.
39 degrés : La solidarité internationale peut-elle s’ancrer dans la jeunesse d’Arbois par le biais de rencontres des différents groupes qui la composent localement et des constats qui en découlent en ce qui concerne les droits humains ?
MS : Je pense vraiment que la rencontre de réalités différentes des nôtres, ça vient questionner nos habitudes, nos manières d'être et de penser le monde, du plus proche de nous au plus lointain. Les actions que nous avons proposées à Arbois, en collaboration avec la Mairie ou d'autres structures, ont permis cette rencontre, y compris directement avec des personnes venant d'autres continents. Déjà, 4 jeunes migrants ont participé au jeu avec les jeunes accueilli.e.s au secteur jeunes. Mais aussi la veille, même si le public était en grande majorité composé d'adultes, un couple du Mexique est venu partager sa situation, son mode de vie et son combat face à une multinationale. De plus, pour revenir sur le jeu, l'idée d'une soirée où les familles viendraient participer au jeu est en préparation. C'est aussi comme ça qu'on fait évoluer les mentalités, en échangeant de pair à pair, de parents à enfants...
Je pense qu'avec les différentes actions proposées dans le cadre du FestiSol, mais aussi tout au long de l'année, on permet réellement à la jeunesse d'Arbois et aux autres habitant.es d'être informé.es, et donc libres de ses choix. Car nous ne sommes pas là pour donner des réponses, mais seulement permettre d'éclairer nos choix.
SOURCES ET LIENS
https://www.france-terre-asile.org/nos-actions/centre-d-accueil-pour-demandeurs-d-asile
https://ccfd-terresolidaire.org/
https://ccfd-terresolidaire.org/jeu-du-loup-garou-version-amazonie/
https://www.festivaldessolidarites.org/acteurs/collectif-festisol-arbois-20943/