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Carine Sandon : “La liste de Manon Aubry s'inscrit dans la continuité de la Nupes”

Carine Sandon est membre de la REV et candidate pour les élections européennes, en 11ème position sur la liste de « l'Union Populaire » de Manon Aubry, soutenue par la France Insoumise. Conseillère municipale au sein de la commune d’Etival, éditrice et membre d’associations de protection de la faune sauvage, elle est engagée pour le vivant, la faune sauvage et les droits humains.

Carine Sandon


1- Quels sont selon vous les enjeux de ces élections ?

Contrairement à ce que l’on peut penser, dû au manque d’outils pédagogiques du gouvernement, ces élections sont fondamentales car l’Europe est présente partout dans notre quotidien : service public, éducation, agriculture, biodiversité, etc..

Il est important d’envoyer un maximum de députés européens issus de la liste de l’Union Populaire afin de barrer la route aux extrêmes droites européennes et de mettre en place des politiques de protection des droits sociaux et environnementaux. Le projet de rupture porté par la liste de l’Union populaire que nous défendons, s’articule autour de ces idées.


La lutte contre le réchauffement climatique est un enjeu fondamental et indispensable puisque le réchauffement climatique est à la fois une des causes des crises écologiques (disparition de la biodiversité, migration des populations, etc), mais également une des conséquences de décennies de politiques productivistes et capitalistes, du « toujours plus », de pillages des ressources qui ne peuvent plus durer.

Dans le Jura, nous sommes concernés par des cas de pollution de nos rivières, par des projets écocides importants, par une gestion déplorable de la faune sauvage (notamment des grands prédateurs) et par la problématique forestière liée au réchauffement climatique.

Autre sujet qui me tient à cœur, c'est la gestion de la crise migratoire. Nous ne pouvons plus tolérer de voir des gens mourir aux portes de nos frontières ni accepter la gestion calamiteuse et honteuse (relevée par la cour des comptes européenne) de l’agence Frontex, vis-à-vis des femmes et des hommes qui fuient leur pays dans l’espoir d’un avenir meilleur. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de ces personnes qui fuient des dictatures, qui fuient les guerres que nous alimentons, qui fuient les catastrophes naturelles qui découlent du réchauffement climatique dont nous sommes responsables de part notre mode de consommation et de surexploitation des ressources. Ainsi, nous prônons un investissement important au sein de l’administration afin d’accueillir dignement ces personnes et de leur permettre de s’intégrer au mieux.


2- De toutes les listes, vous êtes la seule candidate jurassienne en position éligible pour les élections européenne. Comment analysez-vous cela ?


Je crois qu’il est intéressant de noter que la liste de l’Union Populaire est une liste d’ouverture car je suis présente sur cette liste en tant que représentante de la REV (Révolution écologique pour le vivant) mais aussi en effet en tant que candidate jurassienne.

Cet esprit d’ouverture de la liste de Manon Aubry s'inscrit dans la continuité de la Nupes avec la présence sur la liste en position éligible de personnalités comme Anthony Smith (syndicaliste et inspecteur du travail), Damien Carême (ex-député européen EELV), Arash Saeidi (coordinateur de Génération.S), Rima Hassan (Juriste et militante pour les droits humains),Daniel Ibanez(lanceur d’alerte écologiste) ou encore Camille Hachez(ancienne responsable des jeunes écologistes) :

L’importance donnée à ma candidature en tant qu’élue municipale d’une petite commune rurale montre bien l’envie pour la France insoumise de représenter la ruralité.

Le Jura est un des départements les plus pauvres de France, où l’agriculture est très présente. Je trouve donc logique d’être en position éligible afin de défendre au mieux les intérêts de notre économie locale.


3- Aymeric Caron, député de la REV, est particulièrement engagé contre le massacre en cours en Palestine. Votre liste a fait de la paix en Palestine et en Ukraine l’un de ses grands thèmes de campagne. Pourquoi ?

Évidemment que ces thèmes sont importants puisque se produit sous nos yeux un génocide du peuple palestinien et une invasion d’un pays européen. L’Europe doit faire valoir immédiatement et de toute urgence la voix diplomatique. C’est le choix de la négociation qui doit prévaloir sur une potentielle politique européenne ou nationale belliqueuse.


Nous sommes le camp de la paix et du respect du droit international (le mandat d’arrêt international demandé par la CPI contre Benjamin Nétanyahou nous donne raison). Nous demandons à ce que les peuples puissent disposer d’eux-mêmes librement.

Il faut donc prendre immédiatement des mesures concrètes : embargo sur les armes, libération des otages et prisonniers israéliens et palestiniens et notamment la suspension de l’accord d’association avec Israël. Il n’est plus acceptable aujourd’hui de continuer de voir ces massacres se perpétrer, de voir chaque jour, des civils dont des enfants, se faire exterminer.

Les politiques menées par le gouvernement de M. Macron, qui ne souhaite pas pour l’instant reconnaître un état palestinien, qui donne la parole à des criminels de guerre comme nous l’avons vu jeudi soir sur la chaîne LCI ou de R.Glucksmann qui souhaite continuer à armer les pays en guerre, est totalement scandaleux. Il n’est jamais rien ressorti de positif d’un conflit armé. Ces décisions mortifères n’ont plus lieu d’être. Les peuples ne peuvent plus souffrir de ces politiques de va-t-en guerre.


4- Votre tête de liste Manon Aubry pointe également dans les débats les traités de libre-échange qui ont été soutenus par les autres groupes au parlement européen. Pourquoi proposez-vous d’en sortir ?

Nous défendonsune politique protectionniste sur les questions écologiques et sociales. Nos eurodéputés continueront de voter contre les accords de libre échange, car ils sont incompatibles avec la relocalisation de l'économie et la lutte contre le réchauffement climatique : Les lobbies ne doivent plus avoir la main mise sur les politiques.


Si on prend par exemple la question agricole,les accords de libre échange ne font qu’anéantir les agriculteurs et les maintenir dans une logique du “toujours plus” et les soumettent à une concurrence déloyale. La colère des agriculteurs ces derniers mois mais aussi la flambée des prix pour les consommateurs montrent bien les limites de ce système. Nos agriculteurs ne vivent plus de leur travail, ils ne survivent que grâce aux subventions - quand ils arrivent à en avoir - car bien souvent, elles ne profitent qu’aux grosses exploitations souvent dédiées à l'exportation, ce qui est un non-sens écologique. Cela ne peut plus durer.

Le programme de l’Union populaire se veut en total rupture afin de mettre un terme aux actuelles politiques destructrices. Il nous faut cesser de mettre des pansements sur des problèmes systémiques, la direction que nous devons prendre doit être radicale. Il est temps de rendre aux agriculteurs leur dignité : le travail doit être juste et rémunérateur et les ménages protégés de l'appétit de l'agrobusiness.Voilà pourquoi nous défendons les prix plancher et l’encadrement des marges de l’agro-industrie. La refonte de la PAC en 2027 sera d'ailleurs l'un des premiers grands dossiers de la prochaine mandature, puisque les travaux commenceront dès juillet 2024. Elle devra être aussi tournée vers la relocalisation et la bifurcation écologique.

5- Vous organisez le 3 juin prochain une caravane populaire à Lons-le-Saunier. Pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste ?


Les caravanes populaires sont des moments d'échanges et de rencontres partout en France, principalement dans des quartiers populaires afin de présenter et de défendre nos propositions. Elles permettent, en premier lieu, d’informer les citoyens sur ces élections, leurs rôles, leur fonctionnement (un seul tour, le principe de l’élection en proportionnel direct), et de la date (le 9 juin). À moins d'une semaine du scrutin, beaucoup de gens ne sont pas ou courant qu'il y a des élections. Ce sont aussi des moments importants pour discuter avec les citoyens : pour convaincre les éventuels abstentionnistes ou résigné·es et pour mobiliser celles et ceux qui nous ont fait confiance lors des dernières échéances électorales.